Quand les hommes jugeaient les animaux

Quand les hommes jugeaient les animaux, il n’était pas bon de vivre en ces temps là…


sentences animaux.jpgDans quelques documents assez divers, nous retrouvons des sentences contre des animaux qui infestés nos campagnes, entre le 12ème et 18ème siècle… Nous sommes en Normandie… Quelques extrait de « Mémoires et dissertations sur les antiquités nationales et étrangères« , Publié en 1829… Mais il y eu d’autres sentences qui de nos jours nous paraissent bien incroyables… Encore que …

3. 1386. Sentence du juge de Falaise qui condamne une truie à être mutilée à la jambe et à la tête, et successivement pendue, pour avoir déchiré au visage et au bras et tué un enfant. La truie fut exécutée sur la place de la ville en habit d’homme (l’exécution coûta 10 sous 10 deniers, plus un gant neuf donné à l’exécuteur). (Statistique de Falaise, 1827, t. I, p. 83.)

4. 1394- Sentence du baillage de Mortaing, tirée des manuscrits de la Bibliothèque du Roi, communiquée par M. D. L. B… Porc pendu pour avoir tué un enfant.

5. 1405. ïd. , id.de Gisors (bœuf exécuté pour ses démérites), citée dans un ordre de paiement des fourches faites par le charpentier.

6. 1408. Idem de Rouen (porc pendu au Pont-de-l’Arche pour le fait du n° 4) citée dans une quittance des frais du geôlier, tirée des mêmes manuscrits.

Premières années du seizième siecle. Sentence de l’official contre les sauterelles et les bruches (becmares) qui désolaient le territoire de Millière (Cotentin), et qui dès lors périrent tous. (Voy. Lenaudière , cité par Théophile Ray- naud , supra , p. 482)

Voici les pièces justificatives de certains de ces procès :

§ II. Pièces copiées dans les manuscrits de la Bibliothèque du Roi.

N° V. 1394- Execution d’un porc.

A tous ceulx qui ces lettres verront ou orront, Jehan Lours, garde du scel des obligacions de la viconté de Mortaing, salut. Sachent tous que par-devant Bynet de l’Espiney, clerc tabellion juré ou siége dudit lieu de Mortaing, fut présent mestre Jehan Micton, pendart(*) en la viconté d’Avrenches, qui recongnut et confessa avoir eu et repceu de homme sage et pourveu Thomas de Juvigney, viconte dudit lieu de Mortaing, c’est assavoir la somme de cinquante souls tournois pour sa paine et salaire d’estie venu d’Avrenches jusques à Mortaing, pour faire aconplir et pendre à la justice dudit lieu de Mortaing, un porc, lequel avait tué et meurdis un enfant en la paroisse de Roumaygne, en ladite viconté de Mortaing. Pour lequel fait ycelut porc fut condanney à estre trayné et pendu, par Jehan Pettit, lieutenant du bailli de Co….rin , es assises dudit lieu de Mortaing, de laquelle somme dessus dicte le dit pendart se tint pour bien paié, et en quita le roy nostre sire, ledit viconte et tous aultres. En tesmoing de ce, nous avons sellé ces lettres dudit scel, sauf tout autre droit. C’en fut fait l’an de grâce mil trois cens quatre-vings et quatorze, le XXIIIIè jour de septembre. Signé J. Lours. ( Et plus bas) Binet.

(*) Cette qualification du bourreau est unique ; du moins aucun des membres de la Société ne s’est souvenu de l’avoir vu ailleurs.

N° VI. 14o8. — Exécution d’un porc.

Pardevant Jean Gaulvant, tabellion juré pour le roy nostre sire en la viconté du Pont de Larche, fut présent Toustain Pincheon, geôlier des prisons du roy notre sire en la ville du Pont de Larche, lequel cognut avoir eu et reçue du roy nostre dit sire, par la main de honnorable homme et saige Jehan Monnet, viconte dudit lieu du Pont de Larche (*), la somme de 19 sous six deniers tournois qui deus lui estoient, c’est assavoir 9 sous six deniers tournois pour avoir trouvé (livré) le pain du roi aux prisonniers debtenus, en cas de crisme, es dites prisons. (Suivent les noms de ces prisonniers.) Item à ung porc admené es dictes prisons, le 21è jour de juing 14o8 inclus, jusques au 17è jour de juillet après en suivant exclut que icellui porc fu pendu par les gares à un des posts de la justice du Vaudereuil, à quoy il avoit esté con- dempné pour ledit cas par monsieur le bailly de Rouen et les conseuls, es assises du Pont de Larche, par lui tenues le 13è jour dudict mois de juillet, pource que icellui porc avoit muldry et tué ung pettit enfant, auquel temps il a XXIIII jours, valent audit pris de 2 derniers tournois par jour (*), 4 sols 2 deniers, et pour avoir trouvé et baillé la corde qu’il esconvint à lier icelui porc qu’il reschapast de ladite prison où il avait esté mis, x deniers tournois. Du 16 octobre 14o8.

(*) Les seigneurs hauts justiciers, en compensation des droits de bâtardise, épaves et autres, étaient tenus des frais de justice criminelle dans leurs terres.

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