L’initiateur des départements…

Comment sont nés nos départements ? A une certaine époque, quelques esprits un peu plus alertes décidèrent de créer entre 65 et 85 départements, le plus farfelu ou judicieux, fut Jacques Guillaume THOURET… Mais jusqu’à quel point ?



Peu connu ou du moins facilement oublié, il est né à Pont L’évêque, en Basse-Normandie, la porte du Pays d’Auge, le 30 avril 1746, d’un père notaire…

Après ses études à l’université de Caen, fort réussies d’ailleurs… Il étudia sans relâche le droit romain, et alla jusqu’à étudier les volumes de pandectes de Pothier, (recueil des décisions des juriconsuls romains)… Il commença ses armes au baillage de Pont L’Evêque à l’âge de 19 ans… Grand orateur, il s’installa en 1772 à Rouen… En 1787, il devint procureur-syndic et en 1789, il rédigea en 95 articles les doléances de cette même ville, une partie de ces articles passèrent dans la constitution de 1791…

En septembre de l’année 1789, après de houleux débats, il présenta un nouveau plan dont la division de la France en 80 départements, en plus de Paris, formant chacun un carré de 18 lieues de côté, divisé en 9 communes ou districts, lui-même divisé en 9 cantons… Mais ayant un esprit assez carré, il ne pensa pas que la France était loin d’être un hexagone parfait, où l’on pouvait tracer un département de forme carré, sans tenir compte des limites naturelles que sont les monts, les vals, les rivières et les fleuves… Son projet fut quelque peu rectifié un peu plus tard…

Il fit en sorte que les biens ecclésiastiques soient à la disposition de la nation et vota des décrets en ce sens. Et une partie de ces biens furent vendus à la municipalité…

Il réorganisa la fonction judiciaire, et bien d’autres choses encore, qui de nos jours, nous paraissent de la bagatelle…

Malgré son pouvoir d’orateur et ses grands effets de manche, et malgré tous les changements en sa faveur, il devint suspect sous la terreur et de ce fait, il fut arrêté le 26 brumaire an II (soit le 16 novembre 1793)… Ce qui le dérangea le plus dans cette arrestation, fût l’éducation de son fils. Il lui instaura donc un emploi du temps, que devait suivre scrupuleusement sa femme et son frère… Il continua d’analyser l’histoire de France et en fit des résumés dans de petits cahiers pour son fils…

Mis au secret à partir de ventôse an II (soit mars 1794), puis transporté à la conciergerie le 22 avril de la même année, où il fût condamné à mort avec Malesherbes, Chapelier et d’Eprémesnil. Comme quoi, il faut peu de choses pour perdre la tête…

Grâce à son fils à qui il se dévoua, même lors de son incarcération, on doit la publication de certains ouvrages dont l’ « Abrégé des révolutions de l’ancien gouvernement français » et de ces fameux cahiers créés par son père.

Pour en savoir un peu plus : http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/decentralisation.asp

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